II - Je dois me tromper

— Bonjour Annette, re-bonjour Paddy,

Je ne sais si tu as lu l’article qui pour moi était le partage de mon travail. À ce que j’en comprends, la réaction de Paddy est plus de considérer ceux qui lisent (sur LinkedIn) comme des voyeurs d’ex-time. Je réalise que c’est probable, pour une majorité, mais je suis comme ma sœur à ne pas arriver à croire qu’il n’y a pas de gens qui me ressemblent, qui sont authentiques et lisent comme quand vous me lisez, sans détachement.

J’ai un ami, même deux amis sur ce réseau, qui échange avec moi en dehors. Peut-être sur les 2700 n’y a-t-il que ceux-là et, même si sur les deux, il n’en reste qu’un, j’ai apprécié et continue d’apprécier son côté authentique : il m’a offert la couverture originale de Linou, Lila et nous, s’est fait aider par une de ses relations. Il a créé un lien matériel comme nous l’avons fait avec deux amis Facebook : des cadeaux spontanés. Je dois être naïf dans le sens où je ne juge pas les gens (alors que peut-être eux me jugent), je fais mes confidences sur ce réseau en me disant que j’enrichis les « data », les données qui servent à comprendre les gens. Pour moi, ce lien, cette vidéo a pu être créée grâce à une masse de témoignages et je dois me tromper, ces témoignages doivent s’adresser à des pros (psys) ?

https://informations.handicap.fr/art-fondation-deniker-schizophrenie-875-10804.php

Cette vidéo est la toute première que je vois sur les médias sur la schizophrénie, moi, j’ai devancé, pris l’habitude il y a quelques années d’être parfois ex-time pour parler de ce que cette vidéo n’énonce pas. Sur peu d’amis Facebook (moins de 100, je cherche la qualité), il en reste qui des années après gardent le contact, on se chouchoute entre nous, mais peut-être est-ce que je me leurre comme quand je crois que mes textes font avancer le schmilblick, peut-être ne seront-ils utilisés qu’à des fins commerciales ?

Ah, ça, c’est tout moi, naïf quand il ne faut pas et méfiant quand je ne devrais pas, non ? Qu’en pensez-vous, Paddy et toi ?

Mille bisous à tous les deux, on va faire les courses.

— Paddy : « oups… Dadu, nulle idée en moi de remettre en question ou en doute ce que tu fais et reçois sur et à partir des réseaux… juste l’idée de redire qu’il nous faut nous en servir en sachant ce que cela vaut, et ne pas prendre cela pour des faits tangibles… Les millions de personnes qui y plongent sans discernement sont leurrées pas la machine. Il faut se souvenir d’une idée de Norbert Elias, qui dit que la liberté se situe dans la marge étroite de conscience que l’on peut acquérir de toutes les forces hétéronomes qui nous agissent. Les GAFA sont une force hétéronome plus puissante que celles perçues avant. Comme être « divergent » (cf. le film) pour ne pas sombrer dans Matrix. »