Ah, l’argent, tu entres dans tous nos calculs !

Le pire étant que plus les choses évoluent, moins nous connaissons leur valeur (prix barrés, soldes, subventions à la production, cours du pétrole, cotation en bourse) et au moins le vrai prix de la production, le vrai salaire de base du pays d’origine, donc le pays d’origine, si ce ne sont pas les pays d’origine… la part des taxes… leurs fonctions, la part non « naturelle » de l’article (si cela a encore du sens…), la part d’héritage patrimonial de l’entreprise (le coût de ses savoirs et de son expérience, de sa recherche…), tout me paraît excessivement complexe, mais la magie qui fait que cela fonctionne vient de sa complexité.

Jusqu’ici, plus les choses sont complexes, plus elles sont solides, fiables (c’est une observation scientifique, en effet). Donc, considérons qu’on avance et que le prix de l’effort humain ressemblerait à celui de la vente.

En fait, je pense qu’on en est bien loin et, à part le matériel sur mesure hors de prix (quoique lui aussi soit plus complexe à comprendre), nous ne payons pas les choses comme on le devrait équitablement. L’un ou l’autre, nous nous roulons tous mutuellement dans la farine (même sans doute en tenant compte d’une TVA croissante).

Ne prétendons pas non plus que les milliardaires méritent réellement leur salaire de la même manière que l’adulte handicapé est freiné pour dépasser un SMIC, et dans les deux cas, on se voile la face.

Tout cela me paraît dérision et comme « nous, on s’inquiète de nos soucis ! », c’est assez à gérer.

Vous remarquerez que plus on a de soucis, moins on voit la dérision si on veut y faire face. C’est pour cela que j’écris en plein mois d’août.

« Mais je ne cours pas après l’argent, je cours après l’économie. Parfait, l’équilibre est fait, la boucle est bouclée, chacun sa fonction, dont celle de l’écrivain qui écrit pour ne pas être lu parce qu’il ne développe pas ses idées en papier tout mâché, qui souhaite juste que l’on se pose quelques questions de base pour vraiment se les approprier ».

C'est un délégué syndical qui désire se payer du bon temps avec une 

 prostituée. 

 Étant très conscient des abus dont sont victimes les travailleuses du 

 sexe, notre délégué cherche une "maison" où les filles sont syndiquées. À 

 la première maison, le syndicaliste s'informe donc. > -Je voudrais une 

 fille pour une heure, mais j'aimerais d'abord connaître votre politique 

 concernant les employées. Est-ce qu'elles sont syndiquées ? > -Non, 

 Monsieur, elles ne sont pas syndiquées. 

 -Quel est le pourcentage donné à la fille et le pourcentage 

 conservé par la maison ? 

  -20 % à la fille et 80 % pour la maison. 

 -C'est absolument écoeurant comme manière de fonctionner ! Je ne 

 peux pas encourager une situation semblable. Je vais ailleurs. > 

 Poursuivant sa recherche, notre syndicaliste arrive à une 2e maison et 

 s'informe :> - Bonjour ! Je voudrais une fille pour une heure, mais 

 j'aimerais d'abord connaître votre politique concernant les employées. 

 Est-ce qu'elles sont syndiquées ?> - Non, Monsieur, mes employées ne sont 

 pas syndiquées. > - Quel est le pourcentage donné à la fille et le 

 pourcentage conservé par la maison? 

  - 30 % à la fille et 70 % pour la maison. 

  - C'est dégueulasse ! Vous ne m'aurez pas comme client. Je vais 

 ailleurs. 

 Il se rend donc à une troisième maison. 

 - Bonjour ! Je voudrais une fille pour une heure, mais j'aimerais 

 d'abord connaître votre politique concernant les employées. Est-ce 

 qu'elles sont syndiquées ? 

 - Oui, Monsieur, nos employées sont toutes syndiquées. 

 - Bon, enfin ! Et quel est le pourcentage donné à la fille et le 

 pourcentage conservé par la maison ? > - 80 % à la fille et 20 % pour la 

 maison. - De mieux en mieux ! C'est une manière de fonctionner qui me 

 convient parfaitement. Est-ce que je pourrais avoir la jolie petite rousse 

 dans le coin là-bas ? 

 - Non, Monsieur. Je suis désolée, mais vous devez prendre celle qui 

 est assise dans le fauteuil fleuri. > - Mais, Madame, cette femme a 

 presque 80 ans ! 

 - Je le sais bien, Monsieur, mais nous devons fonctionner en 

 privilégiant l'ancienneté ; c'est inscrit dans la CONVENTION SYNDICALE.